- WANG FUZHI
- WANG FUZHIWANG FUZHI [WANG FOU-TCHE] (1619-1692)Comme son aîné Gu Yanwu avec lequel il présente de nombreux points communs, Wang Fuzhi (ou Wang Chuanshan) naît dans une famille lettrée de la Chine méridionale et montre une grande précocité dans les études. Reçu à vingt-trois ans à l’examen provincial, il voit ses chances de carrière compromises par la chute des Ming en 1644. Il lie pendant six ans son sort aux partisans de la dynastie déchue qui tentent de préserver l’indépendance du Sud; puis, déçu par l’atmosphère d’intrigues qui règne à la cour de Yongli, il se retire à Hengyang dans le Hunan pour se consacrer à l’histoire et à la philosophie et refuse toute compromission avec les nouveaux maîtres de l’Empire. Partisan sur le plan intellectuel d’un retour à la tradition confucianiste, déformée selon lui par les commentateurs modernes et surtout par l’école de Wang Yangming, il accepte toutefois, à l’instar des néo-confucianistes des Song, un certain amalgame avec des courants de pensée issus du taoïsme et du bouddhisme. C’est en recourant à la méthode philologique qu’il élucide les obscurités présentées par les classiques. Il a surtout fait preuve d’originalité dans le domaine de l’histoire. Ses deux œuvres principales, le Commentaire sur le miroir de l’histoire (Du tongjian lun ) et le Traité des Song (Songlun ), s’inspirent d’une conception militante de l’histoire. Il y expose que le progrès irréversible des institutions est le produit des forces naturelles et affirme que le bon gouvernement doit être au service du peuple. Ces vues, alliées à un ardent patriotisme antimandchou, ont exercé une grande influence sur les intellectuels progressistes du début du siècle, y compris sur le jeune Mao Zedong.
Encyclopédie Universelle. 2012.